Vertige du Colonel Tigh



Je suis Saul Tigh, je suis officier de la Flotte coloniale. Peu importe ce que je suis. Je veux avant tout être un homme. Et si je meurs aujourd'hui, ce sera en tant qu'être humain.

Son origine cylon révélée, les propos du Colonel Tigh sur sa volonté de rester un homme et de continuer à combattre aux côtés de l'humanité provoquaient un tsunami d'empathie pour le personnage autrefois antipathique. Cette volonté de ne pas trahir son ancienne existence de combattant et de grand résistant au génocide et à la tyrannie forçait l'admiration et imposait le respect, permettant ainsi une franche identification à celui qui, autrefois sur Nouvelle Caprica, avait subi l'innommable torture et avait du, par devoir, tuer la femme de sa vie. Une nouvelle fois, Moore nous comblait en délivrant le même message : la souveraineté de l'esprit sur le corps. Du choix sur l'origine. D'où le frisson qui nous parcourait l'échine lors de cette flamboyante déclaration. On est ce qu'on désire être. Autrement dit, ces propos traduisaient bien davantage que le rejet d'une identité détestée, son intégrisme anti-cylon soudainement se transformait en intégrité grandiose. Une intégrité qui trouvera son acmé dans son bouleversant "Je suis un cylon" adressé à son vieil ami et frère d'arme, l'Amiral Adama. Car tout le monde l'aura compris, ces mots ne sont en aucun cas l'affirmation d'une identité assumée, mais bel et bien une formidable déclaration d'amitié. Ce refus de la tromper constitue à n'en pas douter l'un des moments forts de la série (et de la télé). Au même titre que la dignité affichée (dans chaque fibre de son visage, dans chacun de ses propos et dans sa droite posture) au moment où le nouveau président des 12 colonies s'apprête à l'éjecter dans l'espace. Au même titre que son expression effarée lorsque D'Anna sur le pont du Galactica le reconnaît comme étant l'un des siens.

Aucun commentaire: